Apparemment, nous somme nombreuses à avoir déjà joué les brocanteuses, mais qui peut se vanter d'avoir déjà réussi à vendre TOUTES ses affaires? Personne je pense...
En tous cas pas moi! A l'heure où je vous parle, la voiture est toujours dans le garage, pleine d'invendus. C'est un peu la honte mais dimanche soir, après avoir passé toute la journée au soleil (la brocante s'est terminée à 18h, ça c'est pas de la brocante de chochotte) l'appel de la bouffe et de la couette étaient trop forts, nous avons tout entassé dans l'auto que nous avons cachée dans le garage pour ne plus la voir (car une question lancinante demeure: que faire de tout ce qui reste?)
Alors, le bilan? Pas mal : un petit deux cents euros de bénéfice net.
Bon, pour plus de douze heures de boulot chacun, mais nous nous sommes quand même bien amusés et nous avons rencontré toutes sortes de gens:
L'anecdote rigolote : une jeune femme essaie une paire de ballerines, Chéri la Brocante s'approche d'elle.
- "C'est cinquante euros"
- "Ah, c'est cher"
- "Mais ce sont des Marc Jacobs"
- "Je sais, je sais, mais j'espérais que vous, vous ne le saviez pas"
L'anecdote mignonne : deux dames âgées regardent ce qu'il y a sur le stand. Confortablement installée sur mon fauteuil Emmanuelle (oui, le grand fauteuil en osier, comme dans le film du même nom), je les laisse faire à leur guise. Chéri la Brocante, qui était parti faire un tour, revient et me glisse un morceau de figue dans le bec.
- "Comme vous en avez de la chance, vous êtes bien installée, à l'ombre, et nourrie!"
- " Il faut le garder bien précieusement"
Etc.
Bref, deux vieilles amies très gentilles, de plus l'une d'elles nous a acheté un vilain bateau encadré... Que demander de plus?
Et pour terminer, l'anecdote casse-pieds : je sais bien que le propre de la brocante, ce sont les clients âpres à la négociation et les pincements au cœur de voir partir pour trois francs six sous l'objet qui nous avait coûté trois bras et six orteils, malgré cela, une cliente a presque réussi à me faire péter un câble...
"C'est combien?!!!" m'a demandé une grosse dame africaine en tenue traditionnelle et ceinture avec une boucle "Moschino" géante en métal en désignant une pile d'une douzaine de vieilles assiettes, sans prendre garde, bien sûr, au fait que j'étais déjà en train de parler à une autre personne.
Je lui ai répondu, pour me débarrasser de ces assiettes encombrantes, que c'était trois euros. Et la dame de piquer un scandale, en me montrant chaque rayure sur la porcelaine, en plein milieu de mon stand, en prenant TOUTE la place. Elle m'a imposé proposé un euro cinquante.
J'ai accepté son ordre offre pour qu'elle me laisse tranquille mais le calvaire n'était pas fini : la dame a ensuite réclamé un sac, que je lui ai apporté, vidé son caddie à roulettes en dispersant ce qu'il contenait sur mon stand (biberon, fer à repasser, pantoufles...). "J'ai mal au dos, mettez les assiettes dans mon sac". C'était demandé si gentiment...
Elle a re-rempli son caddie et... m'a tendu un billet de cinquante euros. "Heu, vous voulez me payer un euro cinquante avec un billet de cinquante euros?".
Là, j'ai vraiment perdu patience, si encore la dame avait été sympa, j'aurais fait un effort mais là, elle dépassait vraiment les bornes, je lui ai dit de ressortir les assiettes et de s'en aller. Finalement, elle nous a laissé son caddie en garde, le temps de faire de la monnaie.
Infâme bonne-femme! (Ouf, ça fait du bien).
Voilà, à l'année prochaine! Ou pas...